Le préférendum, une proposition que l’association Mieux Voter défend depuis maintenant quatre ans

Le préférendum, une proposition que l’association Mieux Voter défend depuis maintenant quatre ans

Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler une « initiative politique d’ampleur », Olivier Véran a annoncé l’intention du gouvernement de mettre en place le préférendum, une proposition que l’association Mieux Voter défend depuis maintenant quatre ans. 

Dans cet article, nous plongeons dans les coulisses de cette initiative et explorons comment le préférendum pourrait revitaliser la démocratie participative en France.

Contexte


Il est essentiel de rappeler la situation actuelle en France concernant les référendums. Depuis les échecs notables en 2003 (modification du statut territorial de la Corse) et en 2005 (Constitution pour l’Europe), la pratique des référendums a été limitée. Cependant, il existe une demande croissante des citoyens pour une démocratie plus participative, en particulier des référendums d’initiative citoyenne.

Pourquoi le référendum reste peu utilisé ?

Les référendums ne sont pas sans défauts. Ils ont notamment tendance à cliver l’opinion dans un choix binaire. Or, la réalité n’est pas noire ou blanche. Prenons par exemple le Brexit, où le « Non » du référendum de 2016 regroupait des tendances très différentes, dont le « hard Brexit » et le « soft Brexit », ce qui a provoqué par la suite un blocage politique. Le Brexit aurait donc bénéficié d’un référendum à choix multiples (dans lequel plusieurs solutions sont soumises au vote). Cette idée a d’ailleurs été évoquée en France en 2013, lors de l’affaire Cahuzac ou en 2019, lors du « Grand débat national ». Mais si le référendum à choix multiples permet d’apporter de la nuance, il ne permet pas non plus d’exprimer fidèlement notre opinion. En effet, nous ne mettons pas tous la même intensité sur un Non ou sur un Oui.

Concrètement, ça marche comment un référendum au jugement majoritaire ?

Le préférendum est un référendum dans lequel chaque électeur attribue à chaque option une mention, telle que « Oui », « Non », ou « Ni Oui, Ni Non », voire même avec plus de choix comme « Très bien », « Bien », « Assez bien », « Passable » et « À rejeter ». L’option avec la meilleure mention majoritaire est désignée comme la gagnante. Par exemple, les députés britanniques ont voté en mars 2019 sur plusieurs options pour mettre en place le Brexit. Pour chaque option, ils pouvaient choisir parmi trois choix : « Oui », « Non » ou « Ni Oui, Ni Non ». Parce que le Non était le plus choisi pour chaque option, aucune n’a été retenue, prolongeant l’impasse politique. S’ils avaient utilisé le jugement majoritaire lors du dépouillement, l’une des options serait apparue clairement comme préférée face aux autres sans être rejetée par la majorité : voilà ce qui aurait permis au gouvernement de Theresa May de sortir de l’impasse.

Ce mode de scrutin permet d’exprimer ses préférences avec plus de finesse, d’éviter la dispersion des voix entre les candidats aux programmes similaires, tout en étant moins sensible aux manipulations électorales.

Au sein de Mieux Voter, nous plaidons pour l’adoption du jugement majoritaire. Nous mettons en place ce mode de scrutin à différentes échelles, comme pour le budget participatif de la Ville de Paris, les votes au sein d’associations, d’entreprises ou même entre amis avec notre application de vote en ligne gratuite.