Le vote blanc : redonner du pouvoir aux électeurs

Le vote blanc : redonner du pouvoir aux électeurs

Comme à chaque élection, et plus les années passent, plus je me demande pourquoi je vais voter. Seul dans l’isoloir, candidats et listes s’étalent devant moi. Mais aucun ne représente mes idées.

Professionnels de la politique, ils répètent inlassablement ce que leur base électorale veut entendre avant de rentrer en fonction et de n’en faire qu’à leur tête, prétextant des décisions qui ne sont pas de leur ressort. Des cinquantenaires, énarques. Des hommes, blancs. Des parisiens, aisés. Déconnectés de nos réalités, de notre quotidien et surtout de nos idées et envies pour l’avenir.

 

C’est pour ça que nous avons lancé une pétition sur la reconnaissance du vote blanc sur le site de l’Assemblée nationale. Parce qu’on en a marre de voter pour le moins pire et qu’on pense que notre mode de scrutin y est pour beaucoup. 

 

Défendre le vote blanc, c’est laisser une dernière chance, une roue de secours à la Vème République. En donnant la possibilité aux citoyennes et citoyens d’avoir ce pouvoir de sanction envers les candidats, les listes et les élus qui voudraient se représenter, nous pourrions nous réapproprier ces élections.

 

La proposition de loi que nous défendons tient en trois articles très simples :

  1. Déposer des bulletins blancs à chaque élection pour que tout le monde ait cette possibilité.
  2. Comptabiliser ces bulletins dans les scores/pourcentages.
  3. En cas de majorité des bulletins blancs (50% minimum), l’élection serait annulée et devrait être réorganisée (y compris la Présidentielle).

 

Cette pétition est disponible sur le site de l’Assemblée et pourrait encore peser avant les élections, présidentielle et législatives en 2022. Il sera difficile de faire passer la proposition de loi avant juin mais nous pourrions placer la réflexion sur le vote blanc, nos institutions et nos modalités de scrutin au cœur des débats politiques des prochains mois. Il n’y a que comme cela que nous pourrions enfin, replacer le mot démocratie au cœur de notre système électoral. 

 

Le vote blanc est une première pierre à un panel de réformes institutionnelles possibles et défendues par d’autres mouvements ou associations : le jugement majoritaire, la proportionnelle, le tirage au sort, la mise en place de RIC (référendums d’initiatives citoyennes). Un premier pas simple et légitime en cette période de crise de confiance envers nos représentants. Car, si on a tous une raison de voter blanc, ou de s’abstenir, on préférerait ne pas en avoir.


Journaliste et réalisateur, c’est en tant que citoyen qu’Elliot Clarke se lance dans la défense du vote blanc. Après plusieurs années à la rédaction en chef de la ZEP (Zone d’expression prioritaire), il utilise sa caméra pour interviewer citoyens et initiatives qui désirent renouveler nos institutions.